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Construction

Cette série de travaux a été le point de départ d’une prise de conscience sur le rapport forme/matière. Naturellement en assemblant divers matériaux, la construction orthogonale s’impose avec une certaine évidence. Il y a des matériaux « inertes » qui ne bougent pas et d’autres qui ont tendance à évoluer avec le temps et aussi les conditions hydrométriques. Le bois par exemple se transforme malgré les assemblages techniques qui le maintiennent. Il y a une déformation qui révèle une force interne propre au bois. C’est cette observation qui m’a conduit à analyser ce phénomène, de me rendre compte que ce matériau avait une forme et une vie avant d’être « exploité ». La géométrie que nous utilisons sans même nous en rendre compte est un système de pensée qui nous a permis de dominer progressivement « la nature ». De la construction de l’habitat en passant par les machines de plus en plus sophistiquées, par l’outillage de plus en plus performant, cette pensée combinatoire simplifiée nous a sortis de notre niche écologique. Philosophiquement c'est révélateur de notre façon de nous comporter par rapport à quelque chose qui est déjà là, qui nous est étranger dans sa manière de fonctionner. Le bois est réduit à l’état de matière façonnable, poutre, planche, solivage divers. Pourtant ce matériau évolue avec ses propres lois, sa nature ligneuse, sa lutte pour trouver sa place pour croitre. La forme qui est la sienne est unique par sa ramure, elle dépend de multiples facteurs. Comment le sujet est-il planté, en groupe ou isolé, quelle est son implantation géographique, le climat..Chaque branche, chaque rameau a donc sa propre histoire.

Cette prise de conscience du déjà là me conduit à inverser la démarche constructive, faire avec ce qui est là plutôt que d'imposer « une idée forme préconçue ».   

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